« 32 milliards de F de pertes chaque année »
- Par Jocelyne NDOUYOU
- 28 oct. 2021 11:41
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Véronique Moampea Mbio, directeur général de la Société Camerounaise de dépôts pétroliers.
Madame le Directeur général, depuis quelques jours, vous avez lancé une campagne de sensibilisation contre la manipulation frauduleuse des produits pétroliers. Quelle est véritablement l’ampleur du phénomène ?
Il est un phénomène et vous l’avez sans doute constaté dans certaines de nos villes, et nos villages, où des personnes vendent les produits pétroliers dans des futs, des bouteilles, au bord de la route. Il y en a également qui les stockent dans leurs domiciles. Il s’agit d’activités dangereuses exercées par des personnes qui n’ont pas l’expertise de la manipulation des produits pétroliers qui je le rappelle, sont par essence dangereux. En le faisant, ils mettent en péril leurs vies et celles des autres parce que, à tout moment par mégarde, une étincelle peut faire déclencher un incendie avec des conséquences désastreuses. Et récemment à Ngaoundéré, à l’occasion du séminaire des chefs de dépôts de la SCDP, nous avons saisi cette occasion pour lancer officiellement la campagne interne de communication « Je m’engage ». Cette campagne marque en effet la première phase d’une lutte contre la manipulation frauduleuse des produits pétroliers que nous stockons et distribuons. Il n’est nullement question, pour la SCDP, de mener des actions en marge de celles menées par le Comité de coordination de lutte contre la fraude des produits pétroliers coiffé par le ministère de l’Eau et de l’Energie. Il s’agit davantage de répondre aux multiples interpellations auxquelles nous faisons face, au vu des scènes qui se passent souvent autour de nos dépôts et relayées à travers les réseaux sociaux.
Quel en est impact sur le secteur et partant, sur l’économie nationale ?
Ce phénomène crée des pertes énormes pour l’économie nationale. Elles sont de l’ordre de 32 milliards de F chaque année. Et il faut également savoir que cette pratique contribue à la destruction de l’environnement car, ces opérations de frelatage sont pratiquées dans des espaces non appropriés, permettant ainsi aux résidus physicochimiques de s’infiltrer dans le sol et de détruire la faune et la flore. Je voudrais saisir l’occasion que vous m’offrez pour interpeller les automobilistes qui s’approvisionnent auprès de ces personnes, faisant fi de la qualité des produits qui leur sont servis et qui, à terme détériorent les moteurs de leurs véhicules.
Dans l’opinion, certains faits tels que la présence des vendeurs non autorisés aux alentours de la SCDP, la saisie des camions sortant de vos structures sans documents officiels, laissent penser que des personnels de l’entreprise dont vous avez la charge se rendent complices de ces agissements. Qu’en est-il exactement ?
En 2015, la Société camerounaise des Dépôts pétroliers (SCDP) a procédé au déguerpissement des populations installées sur son périmètre de sécurité au dépôt de Bessengue à Douala. Cette décision visait à sécuriser le dépôt mais aussi, à mettre notre personnel à l’abri des relations toxiques avec les trafiquants installés dans ces baraquements que l’on retrouvait autour du dépôt. Six ans plus tard, nous pensons que la décision était salutaire car, bien que le trafic se poursuive, il a baissé en intensité aux alentours i...
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