L’import-substitution urge !

Une fois de plus, on reparle de la possibilité d’introduire en masse la farine de manioc, de patate, de plantain ou d’autres tubercules dans les habitudes de consommation au Cameroun.

Ceci, à la faveur du renchérissement des cours du blé sur le marché international et de la difficulté d’approvisionnement en cette matière première indispensable à la production de la farine de blé que les Camerounais consomment au quotidien dans divers produits dérivés. En effet, il faut dire que cette option est évoquée depuis quelques années déjà. Il avait même été organisé en son temps à Yaoundé, toute une séance de dégustation de divers produits du quotidien confectionnés à base de ces farines, utilisées seules ou en combinaison avec cette chère farine de blé qui semble poser tant de soucis aujourd’hui encore. Ce, depuis deux ans, du fait des effets du Covid-19 qui se sont répercutés dans la production et surtout le circuit d’approvisionnement du blé à travers le monde.
Plus que jamais donc, cette option d’introduire subséquemment les farines à base des produits de nos champs et avec lesquels nous fonctionnons déjà si bien est remise sur la table. Pour que ça marche, tous les mécanismes doivent être mis en branle pour augmenter rapidement les capacités de production et de transformation locales, tant les initiatives artisanales pullulent. A titre d’illustration, dans la localité de Dang, région de l’Adamaoua, des femmes produisent déjà une variété améliorée de manioc, « très farineuse et propice pour le projet de substitution de la farine de blé », selon l’économiste Louis Marie Kakdeu. Cette denrée, déjà vulgarisée dans cette partie du pays, ne permet malheureusement pas à ces paysannes de faire de vrais bénéfices, car elles vendent le sac de 100 kg à 2500 ou 3000 F alors que le prix homologué est de 50.000 F. Trouver des débouchés pour ces femmes rurales, notamment dans les grandes métropoles où la demande est forte, serait un moyen efficace de les sortir de la pauvreté, mais aussi de résoudre le problème de disponibilité de la farine de blé qui se pose avec acuité.
C’est donc là que la mise en œuvre de la politique d’import-substi...

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