Contraintes : des obstacles sur le chemin

Marielle Koji, agricultrice, a fini par avoir le dos courbé à force de porter une hutte. C’est là un des défis du secteur agro-pastoral. « C’est le seul matériel de transport qui me permet de sortir mes récoltes de la brousse. Nous, petits agriculteurs, n’avons pas les moyens financiers et les compétences nécessaires pour accroître la qualité et la quantité de production », raconte-t-elle. Selon Joël Kodji, un autre agriculteur, malgré les multiples efforts que le gouvernement déploie pour améliorer les conditions de travail des agriculteurs à travers des coopératives, les organisations paysannes sont mal gérées. Pour lui, il y a une pénurie de gestionnaires commerciaux pour superviser les opérations sur le terrain et pour cela, il serait nécessaire de revoir l’organisation structurelle de ces groupes. A côté de cela, se pose le problème de la conservation des produits agricoles post-récolte. Hamidou Kalki, producteur d’oignons dans la région du Nord, n’arrive pas à trouver un acheteur pour cette saison. Il a pu produire 50 sacs de 100 kg pour cette saison après avoir investi 500 000 F pour cela. « Sur le marché on me propose 7 000 F par sac soit 350 000 F pour les 50 sacs. Je suis obligé de prendre parce qu’il n’y a aucun dispositif de conservation », a-t-il expliqué.  
Bruno Debba, un autre agriculteur, propriétaire de plus de 10 hectares de terre dans la région de l’Adamaoua, soutient que l’agriculture et l’élevage au Cameroun sont surtout confrontés à trois défis majeurs. Selon lui, les agriculteurs et les éleveurs ont besoin d’investissements pour se développer. Trois facteurs principaux font obstacle à une production durable à grande échelle. Le manque d’accès à un financement abordable est constamment cité par les investisseurs du secteur privé comme le principal obsta...