Elargir le champ…

C’est un secret de polichinelle. Les régions septentrionales du pays broient du noir depuis quelque temps. L’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord font face à un terrible déficit énergétique qui affecte le fonctionnement des ménages, des administrations et des industries installées dans cette partie du pays. Au fil des années, le mal va en s’aggravant. Le barrage de Lagdo qui alimente ces régions depuis 1982 connaît un étiage sans précédent à cause du manque d’eau. Cela fait huit mois que la vallée de la Bénoué n’a reçu aucune goutte d’eau venant du ciel ! Les prédictions les plus optimistes situent le retour des pluies à Garoua et son aire métropolitaine à fin mai-début juin. Lagdo tourne largement en deçà de ses capacités de production. Selon les responsables d’Eeno, l’exploitant de la centrale, c’est à peine si le barrage peut encore libérer 20 mégawatts ! Sa puissance installée est de 72 Mw.
En 40 ans, les données ont considérablement changé. La population a considérablement a augmenté. Les usines se créent. Les villes s’agrandissent.  La demande en énergie est en hausse. Bref, les besoins ont explosé. Face à cette situation, les pouvoirs publics ne sont pas restés les bras croisés. Ils ont lancé des études pour la construction d’un barrage dans la localité de Bini Warak, arrondissement de Ngan’ha, département de la Vina, région de l’Adamaoua. Cet ouvrage qui est censé apporter une solution additionnelle de 75 Mw connaît de sérieux problèmes dans son développement.  Pour diverses raisons, les travaux sont actuellement à l’arrêt. Il fallait donc imaginer d’autres solutions. Le gouvernement s’est tourné vers le thermique. Un important programme de construction de centrales a été lancé à Ngaoundéré, Garoua, Maroua, Kousséri. En novembre 2021, l’Etat a fait transférer les générateurs qui fonctionnaient à Ahala à Yaoundé vers le septentrion à l’effet de soulager les souffrances des populations en proie aux délestages. Problème, le thermique coûte cher. Il faut du fuel pour faire tourner les groupes électrogènes, a priori, 24h/24. Qui dit fuel dit son ac...