Budget 2022 : à l’épreuve des contraintes

La conférence d’exécution du budget pour le compte de l’exercice 2022 à mi-parcours a été présidée hier à Yaoundé par le Directeur général du budget (DGB), Cyril Edou Alo’o. Elle avait comme objectifs de : relever le niveau d’exécution du budget à mi-parcours, évaluer l’implémentation des procédures mises en œuvre en vue de leur optimisation et relever les dysfonctionnements pour y apporter des solutions. Trois principaux chiffres ressortent de ces échanges. Concrètement, la situation de l’exécution globale du budget du 1er janvier au 27 juin 2022 affiche un taux de 10,02%, soit 12,53% de taux d’engagement et 12,67% pour les crédits de payement. Une performance jugée faible, du fait de certaines contraintes. 
Il y a que l’Etat du Cameroun s’est par exemple engagé à mettre en œuvre des réformes dont la finalité est l’amélioration de la qualité de la dépense. Sauf que jusqu’ici, leur implémentation rencontre des contraintes qui ont conduit au démarrage tardif de l’exécution du budget. Il s’agit par exemple de la dématérialisation de la liasse de la dépense, le basculement à la comptabilité patrimoniale, etc. À ces contraintes s’ajoutent l’insuffisante appropriation des rôles et responsabilités des parties prenantes à la contractualisation et à l’exécution des projets, l’immaturité des projets inscrits dans la programmation du fait de la transmission et du lancement tardif des appels d’offres, l’insuffisante maîtrise des procédures liées au traitement des avenants. On évoque aussi la persistance des conflits entre certains présidents des commissions de passation des marchés et les maîtres d’ouvrage, sans oublier la récurrence des appels d’offres mal montés. A ces difficultés se greffe le recours abusif aux procédures dérogatoires à travers de nombreuses demandes de déblocage de fonds et d’ouverture de lignes ...