Production agricole : l’équation des engrais

Les effets persistants de la pandémie, doublés à la crise russo-ukrainienne, ont induit une augmentation des prix, faisant peser de sérieuses menaces sur la production locale.

La hausse des coûts des intrants agricoles est si préoccupante qu’elle a résonné le 1er juillet dernier à l’Assemblée nationale, à travers l’interpellation du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), à l’occasion des questions orales. En guise d’éléments de réponse, Gabriel Mbaïrobe explique que, depuis plusieurs mois, l’augmentation du prix du gaz en Europe a eu pour effet de faire croître le prix des engrais. Cette situation s’est aggravée avec la survenue de la crise ukrainienne. Un récent rapport publié par la Banque mondiale et intitulé Commodity Markets Outlook, souligne que la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024. 
Le Cameroun quant à lui, éprouve des difficultés à s’approvisionner sur le marché international, la Russie étant son premier fournisseur d’engrais, chimiques avec des importations évaluées à 16,4 milliards de F. Ce qui représente 43% des quantités totales importées par le Cameroun en 2020. Les contraintes dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ont donc donné lieu à des pénuries, avec pour conséquence le renchérissement des prix. Au cours du mois de mai par exemple, le sac de 50kg d’engrais était vendu à 35000 F, contre 18000 F un an plus tôt, soit une hausse de 94,4%. L’urée, autre intrant dérivé du pétrole et utilisé comme fertilisant dans l’agriculture, était vendu à plus de 40 000 F dans la capitale régionale du Nord contre 17000 F il y a un an. D’après David Essono, ingénieur agronome, la question de la hausse des prix est tout simplement écœurante. Dans les points de vente de la ville de Yaoundé, les prix des engrais varient d’une boutique à l’autre. « Il y a quelque temps, on pouvait acheter un sac d’engrais ou d’urée entre 18000 et 22000 F. Mais aujourd’hui, on le vend entre 30 000 et 45000 F », explique-t-il. Il en est de même pour les pulvérisateurs de classe B. Ils sont passés de 15000 F à 30.000 F. Tandis que ceux de classe A coûtent désormais 50.000 F contre 25000 F il y a quelques mois. Les h...

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