Tet’Ekombo 2022 : quand parlent les chefs

Ce Tet’Ekombo 2022, célébration du 108e anniversaire de la mort de Rudolf Douala Manga Bell, chef du canton Bell, « roi des Dualas » en 1914, était particulier. D’abord à cause du contexte, qui a donné à cette édition, au-delà du thème « Devoir de mémoire », le sous-thème « Hommage à Dikolo » lié aux expropriations de natifs du canton Bell, le 14 mai dernier. Un sous-thème en particulier, et la question foncière en général, qui étaient au centre des célébrations et au cœur de la cérémonie officielle de la commémoration hier, 8 août 2022, jour de la pendaison du Tet’Ekombo (père de la nation en langue duala) et de son fidèle secrétaire Adolf Ngosso Din, à la Marine marchande à Bonanjo, Douala, là même où avait eu lieu leur exécution. Une cérémonie qui s’est déroulée en présence d’Aboubakary Haman Tchiouto, secrétaire général des services du gouverneur de la région du Littoral.
La particularité était aussi dans les messages transmis lors de la cérémonie de lundi. Par la voix d’abord du président du comité d’organisation, Ebenezer Ekwe, qui a parlé d’un « contexte caractérisé par l’absence de pardon, l’injustice, la domination des plus forts sur les plus faibles, l’égoïsme et la recherche tous azimuts des biens matériels. » Avant que les chefs ne se succèdent au pupitre. En commençant par Sa Majesté Bruno Mvondo qui a pris la parole au nom du Réseau des chefs traditionnels d’Afrique pour la gestion durable de la biodiversité et des écosystèmes de forêts (RecTrad). Pour le souverain, le combat d’alors de Rudolf pour la préservation des terres ancestrales est une préoccupation de tous les peuples du Cameroun et du continent. Il a par ailleurs sollicité : « Que l’enseignement de la vie et du sacrifice de Douala Manga Bell et de ses compagnons d’infortune d’hier reçoive une place plus grande dans les programmes ...