Production et transformation : du pain sur la planche

Dans la région de l’Ouest, si la production des matières premières ne pose aucun problème, le défi réside néanmoins dans les conditions de transformation en farines panifiables.

Le sourire ne quitte plus le visage de Raoul Kevin Kenmoe, depuis qu’il a récolté ses 14 hectares de manioc et de patate, il y a quelques jours dans le Noun. Le jeune producteur de 42 ans peut se frotter les mains, lui qui estime ses rendements à 30 tonnes de tubercules par hectare. Cette saison, la moisson s’est avérée particulièrement abondante malgré les aléas, avec pas moins de 500 tonnes de patate et de manioc récoltées. Partenaire du Gic « La Case des fruits », il dispose à Bafoussam et à Foumban d’usines de transformation des matières premières en farine. Des produits directement destinés à la transformation en poudre et livrés aussitôt aux acheteurs industriels. Il s’agit essentiellement des responsables de boulangeries implémentées à Bafoussam, Douala, Bertoua et Ngaoundéré. « Nous leur produisons un peu plus d’une tonne de farines locales par jour », précise le producteur-transformateur. « Avec le temps, la quantité de farines va augmenter, si nous parvenons à installer notre système de transformation qui nécessite des grosses machines », souhaite-t-il.
Dibril Wetogue est un autre producteur tout aussi passionné. En toutes saisons, le jeune producteur-distributeur écoule chaque jour aux marchés « A » et de « Casablanca » à Bafoussam, environs vingt sacs de pomme de terre et un peu plus de filets de patate. « Je produis en moyenne 600 tonnes par an, en toutes saisons, pommes de terre et patates confondues, sur une surface de cinq hectares », confie le jeune homme. Le trentenaire travaille en réseau avec les autres cultivateurs du terroir pour éviter d’éventuelles rupt...

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