« Les emballages importés coutent cher »

Bibiane Motto Atsama, promotrice du Salon international de l’agriculture et de l’agroalimentaire de Yaoundé.

Les consommateurs sont presqu’unanimes sur le fait que le conditionnement et l’emballage des produits d’origine camerounaise n’est pas toujours attrayant. Qu’est-ce qui fait problème ?
Ce qui fait problème c’est déjà le fait que le Cameroun n’ait aucune usine d’emballage agroalimentaire. Chacun se débrouille pour en trouver en Chine ou au Nigéria etc. Jusqu’à présent, il n’y a aucune législation qui dit comment l’Etat compte encourager ces producteurs pour mieux conditionner les produits. Le besoin se fait encore sentir plus avec l’ouverture effective de la Zone de libre-échange continentale africaine, car en ce moment, la concurrence se fera plus rude. Mais jusqu’à présent personne ne dit encore comment est-ce qu’on va emballer ou conditionner les produits. Nous pensons que le Cameroun devrait jouer à ce niveau son rôle de leader sous-régional pour encadrer et accompagner les investisseurs locaux. Quelques investisseurs ramènent des emballages qui ne sont pas toujours adaptés. Nos produits finis sont plus chers que ceux importés. Il y a aussi lieu d’ajouter que les emballages qu’on importe coûtent très cher au niveau des taxes douanières. L’Etat peut par exemple revoir le prix au niveau de ce côté-là afin de permettre aux entrepreneurs de vendre moins cher. Aussi la problématique d’étiquetage, de code barre n’est pas encore résolue, ce qui fait que nos produits ne peuvent même pas être vendus dans les supermarchés. 

Que proposez-vous pour changer la donne ?
Je propose qu’on enregistre tous ceux qui ont besoin des emballages. Nous allons les enregistrer par filière. Les producteurs qui veulent des bouteilles, du papier kraft, et tout autre type d’emballage seront introduits dans une base des données. Nous allons aussi travailler avec l’Agence des normes et de la qualité (Anor) pour qu’elle les accompagne dans la résolution du problème d’étiquetage et de la qualité. Sur un tout autre plan, les gens ne veulent pas mettre les valeurs nutritives de leurs produits à la connaissance du public parce qu’ils ont peur de se faire voler leur recette. Nous travaillons pour que ceux qui ont de bons produits les fassent breveter et protéger à l’organisation africaine de la propriété intellectuelle. C’est une des difficultés que nous rencontrons chez les producteurs, mais nous sommes en train de tout faire pour venir à bout de ce problème. 

Quel est l’impact du forum que...

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