Offre d’emploi : c’est le Cameroun qui perd

L’attention portée par les autorités sur le phénomène des travailleurs étrangers clandestins ces derniers temps témoigne à suffisance de son ampleur. La répartition est pourtant claire. Les emplois d’encadrement doivent au moins être occupés à 50% par les nationaux compétents et qualifiés, s’il y en a dans le domaine. La même réglementation autorise que 60% de nationaux occupent des postes de maîtrise et que 85% soient recrutés dans les emplois d’exécution. Mais la réalité est toute autre. En effet, aucun secteur n’est épargné par ce phénomène de main d’œuvre de nationalité étrangère en situation irrégulière. Les expatriés sont partout. Les secteurs les plus en vue sont le commerce, le bâtiment et les travaux publics, les services, l’exploitation forestière. Il y a moins de deux ans, un contrôle sur 30 entreprises à Douala avait permis de déceler la présence de 260 travailleurs de nationalité étrangère en situation irrégulière. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le marché de l’emploi. 
Les Camerounais peuvent alors oublier tous les postes à valeur ajoutée pour être relégués aux postes de seconde zone tels que ceux de manœuvres, ouvriers, techniciens non spécialisés. Dans certains cas, même ces postes sont confiés aux expatriés. Ce qui pourrait faire penser que les employeurs sont complaisants de cette situation. « Pour l’instant, on ne peut pas affirmer qu’ils sont complices. Mais lorsque la mauvaise foi sera manifeste, nous allons tout simplement sévir. Si après une troisième descente, on se rend compte qu’ils n’ont rien fait pour régulariser la situation des employés en situation irrégulière, nous comprendrons qu’ils sont complices, et les moyens de droit seront utilisés à leur encontre », précise Jeanine Ngo’o Eba, directeur de la régulation de la main d’œuvre au ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minefop). Par contre, il est établi qu’il y a bien une caté...