Emprunt obligataire 2023 : les souscriptions ouvertes

Les contours de la 7e émission du Cameroun sur le marché financier d’Afrique centrale expliqués au cours d’une conférence de presse animée par le ministre délégué aux Finances hier à Yaoundé.

Pour la septième fois depuis 2010, le Cameroun va retourner sur le marché financier de l’Afrique centrale pour collecter des ressources nécessaires au financement de son économie, soit 150 milliards de F. Ceci via un emprunt obligataire par appel public à l’épargne. Mais cette fois, l’Etat souscripteur a innové, en lançant un emprunt obligataire à tranches multiples dont les souscriptions ouvertes depuis le 13 juin dernier courent jusqu’au 30 juin. Pour lancer officiellement la communication autour de l’opération, Yaouba Abdoulaye, ministre délégué au ministère des Finances, représentant le ministre Louis Paul Motaze, était face à la presse hier à Yaoundé. Pour l’occasion, il était entouré des principaux acteurs de l’opération, dont le consortium d’arrangeurs chef de file, qui sont des sociétés de bourses.  

Les tranches de l’emprunt 
Cette émission de titres publics est divisée en quatre tranches, avec des enveloppes, des taux d’intérêt et des maturités différentes. Fait inédit pour le Cameroun, mais aussi dans la sous-région. Ainsi, l’on a la tranche A qui porte sur 40 milliards de F, pour un taux d’intérêt de 5,80% sur une durée de trois ans avec trois ans de différé. Pour la tranche B, l’enveloppe recherchée est de 40 milliards également, mais le taux d’intérêt est de 6,00% pour une maturité de quatre ans avec un différé de deux ans. Quant à la tranche C, elle devrait permettre de collecter la somme de 50 milliards de F à rembourser en six ans à hauteur de 6,75%. La dernière tranche a une valeur de 20 milliards de F remboursable à 7,25% d’intérêt sur huit ans, avec un différé de trois ans. Pour les acteurs, ce choix est une réponse sur mesure au contexte macroéconomique actuel (rareté des liquidités, resserrement des conditions du marché, inflation due à la guerre russo-ukraine). Mais il est également question pour l’Etat du Cameroun, en tant qu’émetteur de cet emprunt, « d’élargir la base d’investisseurs, poursuivre le rallongement des maturités via la réduction progressive de la charge annuelle de la dette, optimiser le prix de l’opération en servant des taux d’intérêt attractifs tout en préservant le coût global de l’emprunt », a expliqué Jean Jacques Moukoko Elame, directeur général de Société général Capital Securities, membre du consortium d’arrangeurs.  

Comment souscrire
Les 15 millions de titres en cours d’émission valent 10 000 F chacun et chaque souscripteur peut en prendre autant que voulu, dans au moins l’une des quatre tranches. Au moment du lancement des souscriptions, on annonce une prise ferme des sociétés de bourses et autres banques d’un montant de 104 milliards de F, soit 70% de l’enveloppe à mobiliser. Les personnes physiques et morales peuvent donc se rapprocher de ces structures pour remplir les fiches de souscription et faire les autres démarches y afférentes. « Nous rassurons tout de même que les souscriptions se font de manière à éviter tout blanchiment de capitaux, car les montants proposés par les souscripteurs doivent être en adéquation avec leurs revenus déclarés », a expliqué Pierre Kamogne, directeur général d’Afriland Bourse and Investment. D’ailleurs, comme l’a rappelé Yaouba Abdoulaye, « il n’est pas question que les gens aillent sortir l’argent qu’ils ont sous les matelas et dont on ne peut justifier la provenance, pour souscrire. »

Les atouts de l’...

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