Visibilité et impact : encore une affaire de moyens

Densifier le tissu industriel local et favoriser l’essor du secteur manufacturier porté par les petites et moyennes entreprises. Tels sont les nobles objectifs du Fonds de prototypage, une initiative de plus du gouvernement pour conduire le Cameroun vers son industrialisation. Ce chantier a en effet besoin du génie et du talent de tous. C’est en cela que le Fonds Proto apparaît comme une aubaine. Comme l’expliquait le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat au moment du lancement de cette initiative il y a trois ans, l’objectif est d’éviter de voir les idées et/ou des projets innovants des jeunes être abandonnés, se mettre en veille ou se perdre dans les tiroirs de leurs seuls rêves dans un contexte d’accélération du processus d’industrialisation du Cameroun. Si le Cameroun veut donc se faire une place dans le monde de la création de biens et services nouveaux, il faut activer plusieurs autres leviers pour un meilleur impact. 
Déjà, il faut davantage de ressources financières. Actuellement, c’est ce qui manque le plus. Au départ, le budget de la première année de test était de 50 millions de F. Il était alors prévu de monter en puissance l’année d’après, en recherchant plus de ressources auprès des bailleurs de fonds pour passer à 1,185 milliards de F en 2021 et à deux milliards de F en 2022 afin d’accroître le nombre de bénéficiaires et l’impact du dispositif sur notre économie. Soit un investissement sur trois ans autour de 3,2 milliards de F. Sauf qu’on est très loin de cette ambition. Il faudrait donc une plus grande synergie autour de cette initiative. La garantie accordée par l’Etat pour les emprunts des petites et moyennes entreprises dans les banques et établissements de microfinance apparaît comme un soutien de plus. D’ailleurs, un des responsables de l’Agence de promotion des Pme (APME) a foi de ce que cet accompagnement va fortement booster la dynamique d’innovation au Cameroun. Le développement d’un plateau technique pour la fabrication serait aussi le bienvenu. « Il faut faire du Fonds-proto un fonds public d'a...