Usage dévoyé des pesticides : le gouvernement durcit le ton

« La limite maximale applicable aux résidus de la substance active Ethéphon dans l’ananas est à compter de la date de signature du présent arrêté fixée à un seuil de 2mg/kg au Cameroun. » Telle est la substance de l’arrêté du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbaïrobe, signé le 11 septembre dernier. Sans préciser l’ancienne dose, le Minader veut par cet acte limiter certaines dérives telles que le mûrissement rapide des plantains. D’après David Djonyang, ingénieur agronome, « la nouvelle dose reste même élevée. Mais, je pense qu’on est en train d’aller vers une politique qui va permettre de réguler l’utilisation des pesticides. C’est un pas important. » La circulaire du Minader rajoute en son article 2 que les pesticides à base de la substance active Ethéphon sont strictement interdits d’usage sur toutes les autres cultures pour lesquelles ils ne sont pas homologués au Cameroun. 
C’est que de plus en plus de dérives sont observées notamment pour ce qui est de la banane plantain. A ce sujet justement, Gabriel Mbaïrobe précise dans un communiqué de presse que « l’Ethéphon ne fait pas mûrir le plantain. Il donne juste une coloration jaune à la peau sans que ce dernier ne soit véritablement mûr. A cet effet, l’usage frauduleux des pesticides en général expose les populations aux dangers chimiques (résidus de pesticides, d’antibiotiques et de médicaments vétérinaires, métaux lourds, mycotoxines, additifs alimentaires, etc.) dans les produits alimentaires. » Cette sortie du Minader vient remettre au goût du jour l’utilisation abusive des pesticides au Cameroun. D’après les experts, elle est de moins en moins appropriée. « Il faut que nous prenions conscience du danger de l’utilisation des pesticides et nous devons être un peu rigoureux. Il revient aussi aux producteurs de ne pas utiliser n’importe quel produit. Il ne sert à rien de chercher un bon rendement en mettant la vie des populations en danger. Les pesticides ont des modes d’emploi. L’une des erreurs qu’on fait c’est qu’on laisse le plus souvent des mains inexpertes être en contact avec ces produits », explique David Djonyang. Il y a aussi que dans plusieurs cas, la dur&eacu...