Production, distribution et commercialisation : les défis à relever

Malgré des efforts considérables déployés par le gouvernement pour assurer une cohabitation harmonieuse, les conflits entre éleveurs et cultivateurs comptent parmi les principaux freins à l’élevage bovin. « Le Cameroun a un grand potentiel en ce qui concerne l’élevage du bovin. Le problème aujourd’hui se situe au niveau de la disponibilité des pâturages », observe à ce propos Mathieu Garba, éleveur, qui a failli perdre tout son cheptel il y a un an. Et pour cause. Dans la zone de Kousseri, région de l’Extrême-Nord, M. Garba a vu ses voisins cultivateurs s’en prendre violemment à son troupeau de bœufs qui avait saccagé leurs plantations. Garba lui-même s’en est sorti bien amoché. 
L’accès à l’alimentation, principale ressource pour une croissance optimale des bœufs est aussi limité par les effets néfastes des changements climatiques qui diminuent chaque année la disponibilité des pâturages. Les bergers sont encore obligés de parcourir des kilomètres par jour à la recherche de verts pâturages. Ce qui affaiblit le bétail et diminue le poids des animaux.  
A côté du problème lié à la production, il y a celui de la réduisent. Les trois régions du Septentrion étant des bassins de production, l’acheminement des bœufs de Kousseri par exemple jusqu’à Yaoundé n’est pas chose facile. Selon Souley, commerçant de bœufs, pour faire parvenir un camion de 25 bœufs à Yaoundé, il faut débourser en moyenne près d’un million de F. Il doit payer 30 000 F par tête de bœuf, soit 750 000 F au total et y ajouter 70 000 F pour les frais du convoyeur. Il faudra aussi compter avec les documents administratifs et vétérinaires qui coûtent environ 25 000 F à 30 000 F. Une fois à Yaoundé, il faut payer au moins 5000 F à la mairie, le déchargeur prendra quant à lui 10 000 F, sans compter l’alim...