« Nous n’avons plus d’exportations vers le Nigeria »

Qu’est-ce que le Cameroun exporte vers le Nigeria à partir de Limani ? 
Nous n’avons pas d’exportations vers le Nigeria depuis le début de la guerre. Avant cela, il y avait par exemple de la ferraille que nous exportions. Le riz non décortiqué aussi, avant l’interdiction des autorités publiques. Quand on remonte bien plus loin, il y avait également le savon en provenance de Bafoussam qui transitait par ce poste frontalier. Mais, depuis deux ans que je suis à ce poste, il n’y a pas de produits qui sortent en direction du Nigeria. 

Quelles sont les contraintes qui entravent la mobilisation optimale des recettes douanières au niveau de votre bureau ?
L’un des problèmes auquel nous faisons face ici est l’état de la route. En saison des pluies, il est très difficile de venir à Limani. Nous arrivons à motos. Et compte tenu de la distance entre Maroua et Limani (25km, NDLR), cela n’est pas du tout facile. Surtout que l’insécurité n’est pas totalement éradiquée. Il y a un mois, on a détecté un engin explosif improvisé sur la route. Du coup, quand on roule, on a même peur de celui qui vient derrière nous parce qu’on ne sait qui il est. Cette situation fait que les échanges ne soient pas encore fluides. Mais, nous pensons que l’Etat devrait goudronner cette route, pour que les transactions entre les deux pays soient plus importantes. Ceci aura pour effet la hausse des recettes à collecter. Lorsqu’il y a la route, en cas d’attaque, l’armée peut intervenir rapidement. Par ailleurs, des efforts devraient être consentis pour faire revenir les populations de Limani et même d’Amchidé qui ont déserté leurs villages, du fait de la guerre. 

Comment la contrebande impacte-t-elle vos performances ?
En ce moment, la contrebande ne sévit pas avec une certaine ampleur à Limani, parce qu’il n’y a pas assez de sortie de marchandises. Les contrebandiers eux-mêmes ont peur des membres de Boko Haram. Mais, lorsqu’il arrive d&rsqu...