Les mentalités changent

Il est 20h ce 12 décembre 2022 à Yaoundé. Avec une équipe de trois personnes, Joël Bouba, directeur général d’une société de Bâtiment et travaux publics (Btp) vérifie l’authenticité des documents qui vont composer un dossier qu’il voudrait déposer pour soumissionner pour un marché. Après avoir tout parcouru, il constate une anomalie et, immédiatement, l’agent en charge de ce dossier est interpellé. Le document en question est retiré du lot. « Nous allons produire un autre parce que l’administration des Marchés publics est très vigilante et intraitable sur la question. Je ne voudrais pas que mon entreprise soit suspendue. Deux ans sans pouvoir soumissionner à un marché public serait suicidaire pour moi », indique-t-il. Comme lui, plusieurs autres chefs d’entreprises refusent de se livrer au jeu de la fraude.   
Depuis plus de cinq ans, l’Etat à travers son bras séculier dans le secteur qu’est le ministère des Marchés publics a décidé d’éradiquer totalement les maux qui minent l’activité Production de faux documents, marché mal exécuté, chantier abandonné, entre autres sont quelques-unes de ces tares. Et les sanctions régulièrement prises à l’encontre des entrepreneurs véreux ne sont pas sans effet. Plus de 500 entreprises ont pris conscience du manque à gagner que leurs actes posent dans les caisses de l’Etat et même dans leur propre rayonnement.
Sur le plan moral, les entreprises Btp renoncent progressivement aux mauvaises pratiques. Ne dit-on pas que « la peur du gendarme est le début de la sagesse » ? Selon Jean Bouba, chef d’entreprise, la publication des sanctions prises contre les prestataires véreux du secteur de la commande publique contribue aussi au recul de la pratique des faux documents, même s’il faut ...