Industries culturelles et créatives : un trésor qui sommeille

Dans un rapport de l’Unesco datant de 2022, les industries culturelles et créatives (ICC) pèsent 2300 milliards d’euros tout en générant 6% de l’emploi mondial. Si on restreint le champ à la simple zone Afrique, les ICC enregistrent des revenus croissants. La dernière étude stratégique de l’Agence française de développement (en collaboration avec BearingPoint) sur ce secteur datant du mois dernier, l’estime à 58 milliards de dollars (près de 35 000 milliards de F). Il pourrait représenter jusqu’à 4% du Produit intérieur brut (PIB) en 2030, avec plus de 20 millions d’emplois. Les ICC sont considérées dans certains pays du continent comme des moteurs de croissance économique. L’étude classe le Nigeria (4,2 millions d’emplois), la RDC (1,2 millions d’emplois) et l’Afrique du Sud (un million d’emplois) sur le podium des meilleurs employeurs du continent dans le domaine des ICC. Le voisin nigérian est notamment porté par l’essor ces dernières années de Nollywood, son industrie cinématographique et son afrobeat sur le plan musical. Nollywood à lui seul produit plus de 2% du PIB.
Des chiffres qui ne laissent pas indifférent le mouvement artistique camerounais. Ces dernières années, les ICC reviennent avec insistance dans les débats et les problématiques liés aux politiques culturelles dans notre pays. Le champ couvert par les ICC implique une approche élargie de toutes les filières de cette économie faiblement exploitée chez nous. La musique (et ses chaînes de valeurs touchant à la production, au téléchargement, la distribution, etc.), le cinéma et l’audiovisuel (films, programmes de divertissements, documentaires, séries, etc.), le spectacle vivant (danse, théâtre, performance, arts de la rue, opéra, marionnettes, etc.), le design, l’artisanat, la mode, l’architecture, les jeux vidéo, le tourisme culturel, les arts graphiques et visuels (la photographie, le dessin, la sculpture, la peinture, les nouveaux m...